Histoire : [ au moins 10 lignes ]j'esper que as va j'ai fait 184 lignes
Une tasse d’imaginaire pour réaliser de bien grandes choses.Dans une chambre cubique où le soleil curieux s’était infiltré pour finalement s’installer de toute sa splendeur, créait sur le plancher de bois vernis un enfant. Les murs jaune et bleu veillaient sur lui, les jouets admiraient en silence ce bonhomme qui faisait naître sous ses mains maladroites un monde bâti de cubes de toutes les couleurs. Dans le cadre de la porte entre-ouverte, deux paires de yeux qui observaient, attentifs. Un enfant qui était le leur, enfin.
Tout avait commencé par un rêve, celui d’avoir une famille. Déjà c’était bien entamé : il y avait la future maman, Grace, et le futur papa, Paul. La maison était prête pour la venue du reste des membres de la famille, seulement le tant attendu premier venu tardait. Le docteur déclara un jour à l’attention du jeune couple qu’il y avait chez madame un problème majeur d’infertilité. Un regard partagé… Que faire maintenant? Le rêve tombait en morceau, la jolie petite maison campagnarde s’écroulait, les jouets, les fêtes, le chien, le chat, la balançoire, tout retrouvait sa place dans les nuages.
« Vous avez songé à l’adoption? »
Une phrase peut changer une vie. Un nouveau regard partagé… Le rêve reprend forme, et tout se reconstruit. C’est avec un nouveau projet, un rêve dont le plan était bien concret, que Grace et Paul retournèrent dans leur maison, bras dessus bras dessous. C’est à peine si les meubles ne leur rendirent point leurs sourires tant la joie qu’ils dégageaient était contagieuse.
Chine? Afrique? Amérique du sud? … Où aller chercher ce bébé?
« Chine! Disaient les futurs grands-parents paternels Ces petits asiatiques avec leurs yeux en amandes, ils sont si mignons! »
La Chine était une option, il faudrait y songer.
« L’Afrique! Répliquaient les voisins de droite. Plusieurs de ces pauvres petits sont condamnés dès leur naissance! »
Le choix serait difficile.
« Vous savez, vous pouvez adopter au pays… »
Il avait le don de les faire sourire, ce docteur! Et donc ce fut décidé, le bébé serait adopté ici même, en Angleterre. Certes il faudrait attendre, poser sa candidature, rencontrer les agences, etc. Mais Grace et Paul étaient prêts. Un an, deux ans, trois ans s’il le fallait, ils attendraient.
Une tasse et demie d’attente et de persévérance pour concrétiser les rêves.Banc de bébé? Ok. Vêtements? Ok. Jouets? Ok. Biberon? Ok. Couche? Ok.
Bon d’accord, ce n’était qu’à quelques minutes en voiture, mais mieux valait prévenir que guérir… Et puis ils étaient tellement excités et nerveux à la fois. Ils montèrent vérifier si la chambre était toujours bien prête au moins trois fois avant de partir. Un soupir en chœur, et les voilà qui étaient partis, Grace et Paul, futurs parents.
Depuis le temps, depuis le temps qu’ils attendaient ce jour! Tout leur paraissait tellement irréel, féerique, merveilleux… Ils sortirent de leur petite voiture rouge et admirèrent le bâtiment qui se présentait devant eux comme si c’était la première fois, et pourtant… C’était un truc colossal, gris, ornés de plantes grimpantes sur la facette avant et sur les côtés. Les fenêtres étaient petites mais nombreuses et certaines comportaient des barreaux. Un regard amoureux…ils avancèrent vers la porte avant. Paul tenant dans une main un sac avec dessus des montgolfières, Grace avait son sac à main sur l’épaule.
« Monsieur et madame Dumaret c’est cela? Madame Kelly vous attend dans la salle de jeu avec Eric. Vous êtes déjà venus, vous vous rappelez où c’est ? »
Eric… Ils l’avaient admiré plusieurs fois déjà, avaient joué avec lui, lui avait sourit, l’avaient vu sourire, lui avaient fait des câlins. Eric… aujourd’hui, il deviendrait officiellementEric Dumaret.
Main dans la main avec ses nouveaux parents, le gamin de deux ans sortit de l’orphelinat. Il s’endormit dans la voiture et lorsqu’il se réveilla, il était couché dans un petit lit et Grace et Paul étaient là au-dessus de lui à le regarder dormir avec cet air gaga des nouveaux parents.
Une fois seul dans sa chambre, il se mit au travail et commença la construction de son royaume, projet à vie, et ce sous le regard bienveillant de ses anges gardiens…
Un pincé de caractère pour mettre un peu de piquant.Eric en était à ériger la plus haute des tours jamais construites dans Eric land lorsque la porte en bas claqua. La vibration se propagea par le bois du plancher, à travers les escaliers puis les murs pour aboutir à la chambre et finalement… à la tour. Les cubes multicolores s’écroulèrent sous la secousse du petit tremblement de terre. Alors, Eric éclata en sanglots et détruisit tout son beau royaume avec ses pieds et ses poings. King Kong envahissait, tous aux abris! Et malgré tout le tapage qu’il avait fait, personne n’était monté à l’étage pour voir ce qu’il avait. Parce qu’en plus tout le monde était sourd dans cette maison! Fâché, le bonhomme de 4 ans sortit de sa chambre et descendit l’escalier, toujours avec le même pied il faut le préciser, cela donnait un certain…charme à la scène, disons. Les poings serrés Eric fonça vers la cuisine.
Sa course s’arrêta dans le cadre de la porte. Qu’est-ce qui se passait? Sa mère était dans les bras de son père et tous deux pleuraient, mais souriaient en même temps… Il lui fallut un temps pour réagir, se souvenant de sa requête.
"Ma tooouuur! ‘l’avez fait tomber!
…Silence frustrant.
-Oh mon chéri, je suis désolée…
Paul le prit dans ses bras et tous deux lui sourirent.
-Tu vas avoir un petit frère ou une petite sœur!
-On va aller le chercher où le bébé?
-Il va sortir du ventre de maman.
Sortir du ventre de maman… Concept difficile à s’imaginer lorsque l’on a que 4 ans. Tout de même, Eric, au fil des mois, se vit surpris de constater qu’il semblait bel et bien y avoir de la vie dans la grosse bedaine de Grace. Finalement, une petite soeur sortit bel et bien de là…Emma Dumaret qui, avant même de naître, s’était appropriée sa portion d’attention, et peut-être un peu plus, gros bébé ingrat!
Une poignée de réalité bien crue pour gagner en maturité.Dans un coin de la cour arrière des grands-parents paternels, à l’écart de la zone où se tenaient tous les adultes et les tout petits, les cousins et cousines, frères et sœurs, se trouvaient en cercle fermé.
Francesca, 12 ans, blondinette qui n’a pas la langue dans sa poche.
–Emma est vraiment trop mignone hein… On devrait l’admettre dans le cercle des grands maintenant, Elle a 3 ans quand même!
Eric, 7 ans,qui n’est pas d’accord.
–Elle mouille encore son lit!
Francesca
-Et alors!? Tu le mouillais toi aussi, à son âge…
Rire général.
Eric:
–Qu’est-ce que t’en sais d’abord! Moi je dis que je veux pas de Emma ici!
Mary, 10 ans, blondinette habituellement timide.
–Rhooo… ca va le grand-frère jaloux! Nous on veut qu’elle vienne avec nous, la majorité l’emporte.
Sur ce, les enfants s’empressèrent d’aller rejoindre Emma qui était assis dans l’herbe, près des adultes. Seule Francesca tarda à les joindre, ainsi que Eric, bien entendu.
Francesca :
–Ca fait quoi d’être le grand frère d’un bébé qui n’est pas adopté? Ils doivent regretter de t’avoir prit, Grace et Paul. S’ils avaient sut que Emma naîtrait, ils t’auraient sûrement laissé dans ton orphelinat.
Elle marcha vers le groupe qui s’était déplacé, mais se retourna vers Eric une dernière fois qui lui n’avait point bougé.
Francesca –Ca fait quoi d’avoir le plus laid des deux prénoms?"
Quelle cruche.Elle le laissa là, se retournant en riant pour se joindre aux admirateurs de Emma. Celui-ci se vit littéralement envahi par ses cousins et cousines qui tous voulaient le prendre dans leurs bras, lui faire des bisous, lui faire des grimaces, etc. Les parents, trop occupés à causer avec la parenté qu’ils n’avaient pas vue depuis longtemps, n’entendirent point les pleurs naissants de Emma. Cependant, cette plainte si familière parvint aux oreilles de Eric. Les bras croisés, il tourna la tête vers sa petite soeur que tous désiraient consoler, mais que nul ne parvenait à faire. En le voyant regarder vers lui, Eric tendit les bras vers son grand frère, désespéré.
"Yyyyerricc"
Il n’arrivait même pas à prononcer son prénom correctement, ni le sien d’ailleurs… Borné, Eric détourna le regard et se remit au boudin.
"yyyeericcccc!"
Cette fois, la plainte était entre-coupée de sanglots. Pauvre chose.
Une brève hésitation… Puis Eric s’empressa d’accourir à la rescousse de sa petite soeur qu’il détestait tant. Il écarta sans délicatesse ses cousins et cousines et agrippa Emma fermement dans ses bras. La petite s’accrocha au t-shirt de son frère et tous deux s’éloignèrent afin de rejoindre Grace et Paul. Ce n’est qu’une fois aux côtés de son père que Eric desserra son étreinte. C’était difficile à avouer, mais malgré tout, malgré ses airs d’anges qui lui valait l’adoration de tous, malgré sa popularité déjà fleurissante alors qu’il n’avait que 3 ans, malgré son prénom que l’on disait si doux et joli, malgré tout cela, Eric l’aimait, ce petit bout d’homme puant…
Deux cuillérées de magie pour mieux se définir.La magie, les sorciers, les sorcières, les balais volants, c’est dans les livres qu’on trouve ça, mais pas ici, ici la magie n'existe pas pour le deux parents. Ainsi songèrent Grace et Paul lorsqu’ils virent leur fils aîné de 8 ans ériger la plus haute des tours de cubes multicolores jamais construites dans cette maison et ce, simplement en envoyant valser d’un bon coup de pied un cube.
Il avait alors 11 ans et avait reçu une lettre l’informant qu’il était admis à une école de sorcellerie. C’est à cette période que Eric commença sérieusement à s’interroger sur ses véritables origines. Pas de chance, ses parents étaient apparemment carrément disparus de la surface de la planète dès le jour où il avait mit le nez dehors.
Un zeste de romance, pour l’aventure.Eric dit fréquemment tomber amoureux. Il est tombé amoureux de plusieurs étoiles, de certaines fleurs et souvent aussi de femmes plus âgées que lui.
Un jour d’automne, il s’était assis dans l’herbe devant la maison, près d’un arbre qui poussait sur le terrain. Ses feuilles étaient teintées d’un rouge vif. ERric est « tombé amoureux » de l’une de ces feuilles. Entendons-nous par « amoureux ». Il ne l’aurait pas embrassé, cette feuille, seulement il l’aurait admiré pour le reste de ses jours. Eric est doué dans les amours platoniques. Bref, cette feuille, elle était la plus belle qu’il n’avait jamais vue. Pendant près d’une heure il avait fait l’éloge de sa beauté dans son esprit sans en détacher une seule fois son regard. Hélas, il suffit qu’un coup de vent un peu trop brusque souffle sur l’arbre pour la faire tomber, doucement, et alors elle creva et Joel versa une larme. Ce fut là sa première peine d’amour. Pourquoi fallait-il que les choses les plus belles meurent si rapidement! N’est-ce pas tragique… Aussi tragique que de manger la plus belle des fraises… dirait Eric.
Et enfin, on mélange le tout, on laisse mijoter un peu, et on obtient un Eric.
voila voilou!!!!!